Politique de mémoire, politique de l’oubli
Jeudi 23 avril 2026 (durée : 2 heures)
Heure et lieu à préciser
Coordination : Alain NAVARRA-NAVASSARTIAN, docteur en sociologie et en histoire de l’art
15,00 €
Les politiques mémorielles constituent un sous-ensemble privilégié des politiques symboliques. Elles exploitent l’interdépendance anthropologique entre identité et mémoire collective. Ces interventions publiques visent à institutionnaliser des récits communs par divers dispositifs (commémoration, programmes scolaires, patrimonialisations) Ces constructions semblent révéler d’avantage les stratégies de mise en scène du pouvoir que l’état réel de la mémoire collective. Nos représentations mentales les plus privées et nos réminiscences apparemment les plus personnelles seraient en réalité traversées par des systèmes de sens élaborés collectivement et extérieurs à notre individualité selon Maurice Halbwachs. Mais La mémoire collective semble aussi transcender l’expérience individuelle grâce à l’efficacité symbolique de la communication sociale. La guerre des 44 jours, le processus de construction de paix, les attaques sur l’héritage culturel et le patrimoine arménien de la région questionnent sur les conditions dans lesquelles l’oubli institutionnalisé devient une stratégie anti-mémorielle en vue de l’effacement du passé d’un peuple qui apparait alors comme une politique de l’oubli-manipulation. La narration constitue une ressource sociale qui peut se transformer en instrument de domination symbolique lorsque les instances de pouvoir s’approprient les mécanismes de mise en récit pour imposer une version hégémonique du passé. Cette imposition s’opère par le déploiement de stratégies coercitives ou consensuelles alternant contrainte et persuasion. Ce processus génère une modalité particulière d’amnésie collective résultant de l’expropriation des groupes sociaux de leur capacité d’auto-narration. Cela entraine une réflexion sur le processus de réconciliation proposé aux belligérants.
Face à la valorisation consensuelle contemporaine de la réconciliation comme impératif moral, la mise en perspective comparative des débats autour de la mémoire et de l’oubli dans les deux camps révèle les dimensions manipulatoires et mystificatrices inhérentes à cette notion.
Et souligne comment le discours réconciliateur peut fonctionner comme un dispositif idéologique masquant les rapports de force et les enjeux de pouvoir sous-jacents aux processus de pacification sociale.
Cours en ligne
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